À la Ferme du Bourbouilloux, Marion et Christophe Smekens cultivent des champignons bio, sains et savoureux, tout en respectant l’environnement et en favorisant des pratiques durables, du côté de St-Geneys-Près-St-Paulien. Le couple, en provenance de l’Isère, a eu un véritable coup de foudre pour le Velay, et a décidé de s’y installer dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Pour exercer leur nouvelle activité, il a racheté un corps de ferme en plein cœur du village d’Uveyres.

Quel a été votre parcours avant de vous installer dans le Velay ?
Marion Smekens : On vient du département de l’Isère, du côté de Voiron, où nous avons exercé tous les deux dans le secteur de l’informatique. J’étais chef de projet développeur, et pour me lancer dans la culture des champignons, mon mari m’a donné un coup de main, parallèlement à son métier d’ingénieur. Nous nous sommes installés ici fin avril 2024, et on a lancé l’exploitation fin août.
Et pourquoi ici plutôt qu’ailleurs ?
Marion Smekens : Parce que nous avons eu un vrai coup de cœur pour la région. Je connais très bien la Lozère, et mes parents habitent à Saint-Haon. Tout s’est fait assez rapidement. On a été séduits par la ferme où nous sommes, qui était parfaite pour notre activité. Et puis, il y a l’environnement. C’est juste magnifique ! Je m’en rends compte tous les matins en emmenant ma fille à la crèche.
Pourquoi vous-êtes vous lancés dans la production de champignons ?
Marion Smekens : On cherchait à se reconvertir dans le milieu agricole. On avait envie de sortir de notre bureau.
Christophe Smekens : Cela faisait 5 ans que l’on avait le projet de faire autre chose. On a tenté de se lancer dans la production de spiruline. On a fait des essais, mais on s’est vite rendu compte que le marché était un peu trop spécifique, et qu’il n’y avait pas suffisamment de débouchés pour nous. Du coup, on s’est orienté vers les champignons. Nous avions eu des échanges à ce sujet-là, il y a quelques années avec la chambre d’agriculture, et l’idée a fait son chemin.
Quels types de champignons cultivez-vous?
Marion Smekens : Uniquement des pleurotes. Ce sont des champignons faciles à cultiver, et qui poussent assez simplement. Cela permet de mettre en place notre système de culture. On pilote cela avec nos outils informatiques. A terme, on aimerait faire pousser des champignons un peu plus rares, comme la morille, ou l’hydne hérisson qui un très joli champignon. Pour l’instant, on ne fait pousser que des pleurotes grises, et des pleurotes jaunes en été. On se consacre également à la pleurote foliote. Pour leur culture, on utilise des substrats déjà constitués de nutriments.

Et de quelle façon ?
Marion Smekens : Quand nous sommes arrivés ici l’ancien propriétaire élevait des vaches laitières. On a réaménagé le bâtiment qui s’étend sur une surface de 1.500 m2. On a installé d’anciennes chambres froides que l’on a acheté d’occasion. Il y en a une qui nous permet de stocker nos produits frais, et une autre qui est aménagée en chambre de fructification pour faire pousser les champignons.
Sous quelles formes sont-ils commercialisés ?
Marion Smekens : On commercialise des champignons frais, dans le meilleur du possible, mais aussi déshydratés conditionnés dans des sachets. Et puis, dans des flocons sous forme de poudre, ce qui permet, notamment, de faire des sauces. L’idée est également de proposer des recettes de tartinades, de pickles, et de soupe.
Quelle clientèle ciblez-vous ?
Marion Smekens : Il y a bien sûr les particuliers qui finalement connaissent peu les champignons que l’on commercialise, mais aussi les professionnels. On travaille avec la restauration collective, via une entreprise qui livre des repas aux écoles situées autour de Polignac, et au collège Jean Monnet, à Yssingeaux. A terme, on aimerait travailler avec des restaurateurs connus. C’est vraiment notre objectif !
Comment de procurer vos champignons ?
Marion Smekens : Au marché du Puy-en-Velay, le samedi matin, et dans les marchés de producteurs.