Le miel de sapin du Gaec « Les abeilles de l’abbaye » d’Emmanuel Coudert et Véronique Seguy a été primé en 2020, lors de la troisième édition du Concours des miels de France. Depuis 2016, ils sont installés en GAEC, sur les hauteurs de la commune de Sembadel. Leur production fait un clin d’œil à l’abbaye voisine de La Chaise-Dieu, car toutes leurs ruches fabriquées maison, sont installées sur le canton de La Chaise- Dieu. Ils travaillent à l’ancienne, et n’effectuent aucune transhumance.
Le miel, c’est une passion pour vous deux ?
Emmanuel Coudert : C’est mon père qui m’a transmis cette passion. Il était apiculteur depuis qu’il avait 15 ans. J’ai donc grandi dans cet univers. Ensuite, la vie a fait que je suis parti travailler dans un autre secteur d’activité en Bourgogne. Lorsque je suis revenu ici en 2008, j’ai vendu l’élevage de vaches allaitantes qui se trouvaient au sein de l’exploitation, et j’ai commencé à exercer le métier d’apiculteur.
Véronique Seguy : Au départ, j’étais passionnée par l’agriculture, car j’étais ingénieur agronome. Je connaissais plein d’exploitations. Je suis tombé amoureuse d’Emmanuel, et je me suis intéressée de près au monde des abeilles. Au final, il m’a fait partager sa passion depuis 2016.
Pourquoi avoir installer vos ruches à cet endroit ?
Emmanuel Coudert : Mon père avait 80 ruches, on en dispose environ 300 aujourd’hui. Nous avons développé le parc de ruches à cet endroit, car je savais que la qualité du miel était bonne à cet endroit. Et puis on choisit de ne pas transhumer les ruches, pour rester 100% local.
Véronique Seguy : Nous sommes à 1.000 mètres d’altitude, et c’est un plus pour la qualité de nos miels. Il y a peu de cultures qui poussent en altitude, et on une agriculture qui est très extensible sur le plateau de la Chaise-Dieu. Il y a différentes variétés de fleurs dans les prairies, et puis, il y a la flore de tous les bois aux alentours.
Toutes vos ruches sont fabriquées maison ?
Emmanuel Coudert : On en a fabriqué beaucoup lorsque je me suis installé, près de 500 au total. On a utilisé le bois de nos arbres qui se trouvent dans nos forêts. Cela nous a demandé beaucoup de main d’œuvre, et notamment la première année. Aujourd’hui, cela nous permet d’effectuer une rotation avec nos ruches.
Quels types de miels fabriquez-vous, et que représente la production ?
Véronique Seguy : On a du miel toutes fleurs sauvages de montagne, qui est très riche, avec une quarantaine de nectars différents comme la ronce, la framboise, le serpolet, ou bien encore le serpolet, le tilleul, et l’épilobe, et que l’on fait analyser régulièrement. Et puis, on a le miel de sapin, que l’on n’obtient pas chaque année, et dont la production est très aléatoire au niveau des secteurs. Parfois, on arrive à obtenir du miel de tilleul, et de framboisier, ce qui est très rare en France. La pire des années, nous avons produit 1,5 kilos de miel par ruche. L’année dernière a par contre été très bonne, puisque nous avons produit environ 30 kilos de miel par ruche. Il faut préciser que nous travaillons avec des abeilles noires d’Auvergne, et non pas des abeilles sélectionnées.
Avoir été récompensé au concours des Miels de France c’est un plus ?
Emmanuel Coudert : Nous avions auparavant participé à plusieurs concours régionaux et départementaux, et nous avions souvent décroché des premiers prix. Et puis, nous avons décidé de participer à ce concours national, et nous avons obtenu le coup de cœur du jury parmi 213 miels en compétition, grâce à notre miel de sapin. Cela a été une bonne surprise, car c’est un concours très sélectif, où un laboratoire effectue une analyse des miels pour être certains de leur provenance. On vérifie qu’ils n’y aient pas eu de sucres ajoutés, avant d’être sélectionnés pour le concours. Le jury est composé de professionnels de la restauration, du secteur de l’apiculture.
Quels autres produits fabriqués-vous à base de miel ?
Véronique Seguy : Nous fabriquons également quelques produits dérivés, comme le nougat, le pain d’épices. On en propose également avec la propolis. On travaille la cire pour en faire des bougies.
Comment peut-on se procurer vos miels et les produits dérivés ?
Véronique Seguy : Nous sommes présents au marché de Craponne/Arzon toute l’année, et de nombreux autres en été. On peut également se rendre à notre boutique qui se trouve sur notre exploitation. Les gens prennent du plaisir à venir nous voir, et notamment en période de récolte. On a l’occasion de proposer des visites guidées durant l’été. On les trouve également dans quelques épiceries et supermarchés, dans un rayon de 50 kms. On en trouve par exemple à » La Belle Ruche du Velay « , boulevard Bertrand au Puy-en-Velay, près de l’Hôtel Interconsulaire.
Des projets ?
Emmanuel Coudert : On envisage de développer la transformation de miel pour proposer quelques produits supplémentaires, comme de l’Hydromel ou du vinaigre. Et puis également de la cire pour l’entretien des meubles. Enfin, on réfléchit à prendre le label bio, qui a un intérêt très moyen en apiculture, car on ne peut pas contrôler les abeilles. Si c’est le cas, ça ne changerait pas grand-chose à nos méthodes de production qui sont inspirées de ce qui se faisait autrefois.